Grand roman pour Alice Zeniter : celui de la quête des origines.
Trois personnages pour trois parties. Le grand-père, Ali, est un kabyle puissant, maître de son village, ancien combattant, devenu « traître de son vivant, plutôt que traître mort » et nommé Harki par le monde comme d'autres crachent sur l’horreur. Le fils, Hamid, jeune homme qui veut oublier l'Algérie rejette ses parents et s’exile du sein familial par la langue. Lui, parlera français, et décidera d'oublier l'arabe. L'oubli, c'est ce qu'il transmet à sa fille, Naïma. Naïma, c'est la troisième, celle qui n'a l'Algérie que sur son visage. Elle ne sait rien de ce pays devenu tabou pour sa famille. Elle ne sait rien des harkis, mais va partir de l'autre côté de la méditerranée. Texte fort qui arrive à parler de la Guerre d'Algérie avec vérité, mais en laissant l'histoire en arrière plan, l'Art de Perdre développe cette thématique universelle de l’exil et des déracinés, de leur accueil, de leur rejet, et de l'oubli comme indissociable pansement.
L'art de Perdre / Alice Zeniter
Philippe
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